Condoléances aux familles
Voici la lettre dont parle le président du Mc.Brienon :
Je vous fait partager le courrier que j'envoie ce jour en lettre recommandée à M. Jacques BOLLE président de la FFM (comme tout le monde le sais).
L'idée n'étant pas de lancer des discutions, dans le vent à n'en plus finir, auxquelles je ne répondrais pas et qui n'aboutiront à rien.
"Monsieur
Je suis en colère car hier j’ai perdu un ami et un autre est entre la vie et la mort, ils étaient spectateurs de la course de St Thibéry et l’un d’eux pilote dans une autre série.
Mon ami décédé sur le lieu de cette tragédie, permettez moi de vous le décrire.
Laurent MUNOZ, c’était un sympathique garçon de 33 ans et un « super » papa de deux enfants de 8 et 3 ans, c’était un homme très proche de ses enfants avec lesquels une vraie complicité existait et à qui il transmettait ses passions en douceur. Mordu de foot et de moto cross il entrainait les petits au sein du club de son village et pour le moto cross il ne roulait plus momentanément mais il connaissait toute l’actualité et l’historique de notre sport.
J’imagine avec une grande peine le moment certain ou son fils de 8 ans demandera à sa mère « il est où papa et pourquoi il ne vient plus » et le traumatisme que représente la perte de son père pour ce petit homme, j’imagine aussi la peine du reste de sa famille.
Laurent c’était aussi un homme plein de réflexions et de bon sens et cela sur tous les sujets de la vie, c’était une tête pleine et bien remplie, une tête propre à l’intérieur en somme un vrai « super mec ».
Monsieur, chaque accident à ses causes qui explique tout et qui renvoi aux responsabilités de certains. La course moto est un sport qui joue avec le danger, ça a toujours été ainsi et ça le demeurera.
Néanmoins, je me permets de vous soumettre le constat suivant et que je défends depuis longtemps.
Depuis 32 ans que je fréquente les terrains de moto cross, j’ai vu les motos évoluer considérablement et dans le même temps les circuits se « radicaliser dans l’extrême » pourtant les vitesses moyennes ont régressées. Certains sauts sont tellement énorme que c’est devenu de la « cascade » tout cela pour le spectacle mais où cela va-t-il s’arrêter ? Je pourrais vous écrire 50 pages sur le sujet mais ce qui excite ma colère c’est que pour ma part je ne me postais jamais à cet endroit pour regarder les motos car il me semblait évident que ce qui est arrivé pouvait arriver. Cette partie du circuit est identique depuis au moins une dizaine d’année ce qui veut dire qu’elle a été homologuée plusieurs fois par la fédération Française de moto dont vous êtes le Président.
Alors Monsieur, comment se fait-il qu’une homologation soit accordée avec la possibilité évidente d’un accident que certains autres que moi envisageaient.
Je me permets de continuer par mon expérience car voyez vous je construis des attractions notamment celle que j’appel le « bungy éjection » le but éjecter une personne dans un harnais à plus de 18 mètres de haut j’ai donc en tant que créateur et constructeur de cette attraction la vie de la personne éjectée en partie sous ma responsabilité. N’ayant pas le droit à l’erreur j’ai au travers d’une étude de risque pensé à tout ce qui pourrait arriver même le plus improbable et j’y ai trouvé un système qui l’évite.
Il est temps que vous réagissiez comme cela, il est temps que certains profils de saut soient proscrit que le côté extrême de certaines pistes soit contenu, que les portions de piste trop accidentogène soit modifiées, que les motos club ne confondent plus pilote et gladiateur, que l’on arrête de focaliser sur la vitesse en plaçant des sauts souvent plus dangereux. Il est temps de ne plus confondre course et franchissement.
J’attire encore votre attention sur le fait que cet accident peut se reproduire à l’identique sur de nombreuses pistes dont la configuration de certaines portions est très similaire, Valence notamment pour ne citer qu’une des plus connues.
Il serait aberrant que cette tragédie soit considérée comme un simple « fait de course » et que la « fête continue », l’idée de ce courrier n’est pas d’accabler des organisateurs mais de pointer du doigt certains problèmes.
Monsieur, j’attends de vous une réaction rapide et efficace pleines de mesures et de discernement et à la hauteur de la tragédie qui est survenue.
Monsieur sans haine mais avec beaucoup de colère, veuillez recevoir mes salutations distinguées.
Bruno ANNESI "